mercredi 18 février 2015

MISERE DU REPUBLICANSIME, PUISSANCE DE L'EXTERNITE DANS SA VERSION DESTRUCTRICE ET DETOURNEE

"Alors, comment expliquez-vous que des jeunes de milieux sociaux très divers quittent leur terre natale pour la Syrie ou l’Irak ?

Il s’agit d’une crise identitaire et spirituelle, mais aussi d’une volonté de devenir un héros, ces jeunes recherchent l’aventure, un peu pareil que la Légion, la Bande à Baader ; il y a 30 ans, ils auraient rejoint Action directe. Ces jeunes ne sont pas tous dans des situations de détresse, ils recherchent l’aventure, mais aussi du sens à leur existence, ils ne savent plus où ils en sont. En ce moment, c’est le salafisme, mais à une époque, les jeunes anarchistes ont tué Sadi Carnot, car en rupture avec le capitalisme d’entreprise, le monde naissant. Ce sont des comportements de rupture, peu importe la cause pour arriver vers la violence contestataire, ce sont des entrepreneurs de cause. Aujourd’hui, les politiques sont incapables de proposer un projet pour mobiliser les gens, pour certains leur vie n’a pas de sens donc ils en cherchent un. Le plus souvent, ils sont mal armés intellectuellement pour creuser leur analyse du monde, ils n’ont pas d’esprit critique, c’est ou noir ou blanc, ils ne relativisent rien. Je suis allée dans les prisons à la rencontre de ces jeunes : pour eux c’est soit noir, soit blanc. Ils disaient : « Il n’y a plus d’espoir ici, chez moi c’est mieux ». Ils veulent un aller simple pour les pays du Golfe.

Mais là-bas, ils seront étrangers, pas bien accueillis, pour eux, la vie est simple. Il faut faire société ensemble, travailler sur l’éducation et ne pas laisser à l’école certaines personnes au bord de la route qui sortent sans diplômes. Ils maîtrisent mal l’écrit et l’oral, ils n’ont que la violence pour s’exprimer et une image négative de leur propre vie donc ils veulent se purifier ailleurs, car ils n’ont pas de repères. C’est le boulot de l’école, des éducateurs, de la justice et de l’insertion professionnelle. Vous savez, dans les années 1960-1970, il existait des internats publics pour pauvres, marginalisés et ce serait une bonne solution aujourd’hui pour régler le problème des mères isolées. Ce serait une bonne solution aussi pour ces jeunes pour les sortir de leur système familial et social. Ce serait coûteux, mais il vaut mieux payer des pions que des gardiens de prison non ?"
http://bondyblog.liberation.fr/201502170001/catherine-withol-de-wenden-il-est-ridicule-de-parler-dintegration-et-dimposer-un-modele/#.VOT6Cy6OqM8

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